Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/83

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Nathée le regardait comme on regarde un petit garçon qui commet une gaminerie.

— Vous plaisantez !

— Je ne plaisante pas.

— Vous plaisantez, monsieur Wartz ?

Samuel jeta une enveloppe sur le bureau du président.

— Si peu, que voilà, pour la régularité des choses, ma demande d’interpellation. La tribune est à moi comme à mes collègues, rien ne saurait m’empêcher d’y monter demain.

— Mais monsieur Braun, monsieur Saltzen, vos amis, tous ceux du Comité ont accepté cette manœuvre ?

Samuel sentit la colère le prendre. C’était bien là le système ordinaire ; on le plaçait sous la responsabilité de ses amis, on ne lui conservait aucune liberté d’action ; ils étaient tous ensemble le groupe qui marche d’un bloc, le groupe où se noyait sa personnalité, et, dès qu’il s’en détachait, on perdait confiance en lui. Il était l’enfant du parti.

— Je ne suis pas l’homme du Comité, ni l’homme de mes amis, mais celui de la République. Je sais ce que je dois faire, seul.

— Je m’en doutais, fit Nathée de mauvaise humeur, je les ai vus tantôt, et rien chez eux