Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/85

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si timide, qu’il tremblait encore d’avoir eu à engager ce colloque décisif. La défiance de ce baron de Nathée, qui était l’aristocrate le plus à la mode, et qui joignait à son titre de président du Parlement celui du plus grand mondain d’Oldsburg ne le surprit pas. Mais ce sens orgueilleux de son infériorité sociale, qui l’avait jeté dans les bras de la grande Mère Républicaine comme dans ceux d’une bonne déesse toute justice et toute consolation, lui rendit sa force et le nerf de la lutte.

— Monsieur le président, vous êtes dans votre rôle en défendant le bon ordre des séances ; vous soignez la tranquillité de la Délégation, et rien ne vous tient plus au cœur que la mansuétude de nos relations. Mais moi, je vois dans la représentation nationale autre chose qu’un salon. C’est la grande arène, et si demain il y a combat, tant mieux ! ce sera jour de fête.

— Pour qui, monsieur ? demanda Nathée.

— Pas pour ce symbole, certes, monsieur le président, reprit Wartz en montrant sur la cheminée un marbre blanc, qui était le buste de Béatrix.

Et quand il vit le poing exaspéré du jeune politicien levé dans ce geste non voulu, sur la blanche image de la Reine, M. de Nathée, roulé