Aller au contenu

Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/86

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

dans sa fourrure, sous les capitons douillets du fauteuil, sentit un certain froid désagréable lui courir les os. Samuel tout à coup lui paraissait un peu plus qu’un jeune homme turbulent qu’on sermonne. Il eut une vision de violences, d’horreurs révolutionnaires, de mille choses atroces dont il détestait la seule imagination, en même temps que, grand dilettante des femmes, il s’offensa pour celle-ci, qui était comme l’essence de toute élégance et de toute finesse.

Entre les deux globes lumineux des lampes, sur la cheminée, se dressait l’image de la mystérieuse femme à qui la demi-opacité blanche du marbre donnait une sorte de vie glacée. Ici se dévoilaient la vérité de ses traits toujours furtivement aperçus, le modele de la gorge et du col, la rondeur du menton, le style si troublant du profil dynastique dont les effigies monétaires avaient pénétré le peuple, et qui, rappelant toute l’ascendance des rois, l’histoire des siècles passés, était devenu comme une chose nationale.

Ce fut le mondain qui parla.

— Ce symbole, monsieur Wartz, est le plus vénérable du monde ; non pas pour un politicien, mais pour un galant homme. Je ne suis pas l’un, mais l’autre, veuillez vous en souvenir.