Page:Yver - Comment s en vont les reines.djvu/87

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— C’est pourquoi le projet de monsieur Wallein vous avait tant plu ! ricana Wartz.

Cet air agressif déconcerta l’aimable Nathée. Le mot de Samuel était juste ; cet homme de bon ton eût mille fois préféré les discours académiques de Wallein à ceux de ce jeune et redoutable harangueur qui désordonnerait tout. Et en effet, sachant confidentiellement à quelle loi travaillait Wartz, il avait quand même reçu les ouvertures de l’autre, et l’avait favorisé, enchanté de voir le parti libéral, neutre et terne comme lui, se saisir d’une affaire que les mains républicaines auraient rendue si formidable.

— Ma fonction ne consiste pas à approuver les projets de loi, monsieur le Délégué, mais à les recevoir, quel qu’en soit l’esprit.

— Je ne vous en demande pas davantage, bien désolé, monsieur le président, si demain vous avez quelque peine à cause de moi.

À cette minute même, comme l’hostilité s’engageait si fort entre les deux hommes qui représentaient les partis en lutte, à tel point que leur discussion était le prélude du grand conflit de demain, à cette minute même, le docteur Saltzen sonnait chez madame Wartz.