Page:Yver - Dans le jardin du feminisme.djvu/269

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Elle calcule par sou. Faute de ces qualités minutieuses, la fortune d’une maison irait à vau-l’eau. Le mari le sait. Et presque toujours, c’est entre les mains de l’épouse qu’il remet l’argent. C’est ici la revanche de la mineure qu’elle paraissait être chez le notaire. Au foyer, le mari se sent forcé d’en passer par ses lois. Pour peu qu’il soit dissipateur ou prodigue, ce maître absolu des biens de la communauté est gourmandé, maté, dominé par celle à qui lui-même a remis la clef du coffre-fort ou le secret du bas de laine.

Les féministes disent : « Vous citez là les bons ménages ; mais il y a les mauvais et les pires. Dans ces derniers, la femme qui est déjà la victime des exigences et des brutalités de l’homme, l’est encore des lois. Les lois permettent au mauvais mari de dépouiller sa femme, d’attribuer à ses propres plaisirs les biens communs, c’est-à-dire issus non seule-