Page:Yver - Dans le jardin du feminisme.djvu/44

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rait pas que, de son côté, l’homme nourrisse d’inimitié contre la femme. À peine s’il y a dans son esprit un peu de persiflage pour les petits défauts de sa compagne. Je ne parle pas de leurs querelles amoureuses où chacun attribue à l’autre, avec une réciprocité sensiblement égale, de la légèreté, de l’inconstance, de la duplicité, mais des sentiments qui font la base des rapports sociaux. Là, soit dans les lois, soit dans les mœurs, on trouve moins un penchant à sacrifier la femme qu’à la protéger. J’entends bien ici les féministes me dire que la femme n’était pas tant persécutée que méconnue, et que c’est faute d’avoir compris la véritable valeur de sa nature qu’on ne lui a jamais rendu justice ; elle est victime d’une erreur : celle qui lui attribue de l’infériorité. Il n’en est pas de pire, pensent les féministes, pour un être conscient de sa dignité, et il n’en est pas qui offense davantage. Voilà l’explication de leur rancune contre celui qui aurait exploité leur prétendue faiblesse en prenant partout la première place.