Page:Yver - Dans le jardin du feminisme.djvu/45

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Un fait est indiscutable. C’est la tendance du plus fort à dominer dans toute société, et la lutte que doit opposer le plus faible, ou même la propre conscience du plus fort, à cet instinct animal. Cette lutte a été l’œuvre de la civilisation. Plus une société est perfectionnée, plus les petites gens et les femmes y gagnent d’honneur. Le christianisme, qui a réformé la société humaine, a commencé par conférer à la femme la plus foncière égalité qu’elle pût rêver, l’égalité spirituelle. Il l’a protégée dans le mariage en défendant la répudiation, « sous quelque prétexte que ce soit », a déclaré Jésus. Il l’a dignifiée dans le mariage en y prononçant l’égalité absolue de ceux qui seront « une même chair ». Dès la primitive Église, les femmes, qui furent les plus tendres et les plus ardentes propagatrices de la foi nouvelle, occupèrent un rang où elles prirent une magnifique revanche sur les humiliations passées. Ce développement moral et intellectuel de la femme suit toujours la marche du progrès dans une société. Au moyen âge, il y eut une explo-