Page:Yver - Dans le jardin du feminisme.djvu/47

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ments spirituels qui manquent au premier, de façon que leur union compose un tout parfait. Ces éléments de sensibilité, de divination, de tendresse, essence de la féminité, sont le fait d’un plus délicat organisme, plus fragile, plus complexe, instrument raffiné d’une autre musique dont la subtile valeur échappe à beaucoup. Pour éviter que ne soient offensées cette délicatesse et cette subtilité, vouons un culte à cette faiblesse, organisons le règne moral du pouvoir féminin. De la sorte, nous donnerons toute son expansion à une influence qui n’obéit pas aux mêmes lois que l’influence du mâle, qui ne suit pas les mêmes procédés et qui serait vaincue d’employer les mêmes armes. »

Ce fut l’esprit chevaleresque. Il construisit un sanctuaire à la femme. Elle était dépourvue de la force physique : la Chevalerie en fit l’âme des combats et les guerriers s’en allaient à la croisade ou contre les barbares, en tout cas à la mort éventuelle, pour l’honneur d’un applaudissement féminin. Elle n’avait pas le pouvoir intellectuel ; mais l’inspiratrice de