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Page:Yver - Dans le jardin du feminisme.djvu/63

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cepteraient pas d’être entraînées par leur cœur en des chemins que n’aurait pas choisis leur dignité, quel sera leur sort ? Il ne me paraissait pas que celui de Sidonie eût rien d’enviable. Je me rappelais le mot qu’elle m’avait dit et qui m’avait passablement étonnée, lors de notre première rencontre : « Il faut arriver à tuer sa sensibilité. » Aujourd’hui le crime était consommé, elle le croyait du moins. Elle avait étranglé, au profit de sa « personnalité », le bel amour dont l’agonie la torturait encore. Elle n’y avait certainement gagné ni paix intérieure, ni profit moral, ni bonheur.

Ce n’est pas un avantage que ce sentiment d’hostilité peut apporter à la femme. D’avoir revendiqué une apparente indépendance, elle ne sera ni plus grande, ni plus heureuse. Pour quelques satisfactions d’orgueil, elle souffrira fatalement, car le cœur, lui, ne se paie pas de mots.

Il faut reconnaître au féminisme tout ce qu’il a fait pour le bonheur de la femme. Ce n’est pas en vain qu’il aura pris certaines Bas-