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Page:Yver - La Bergerie.djvu/106

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suivant. Après s’être longtemps examiné devant la glace trop petite de sa chambre, où pour se voir dans son entier il devait se mirer en deux parties, la première fois de près pour le buste, la seconde, de recul pour le pantalon, il se jugea mal vêtu. Sa jaquette longue, aux pans fuyants et mous, démodée, n’avait rien de commun avec les vestons riches de Beaudry-Rogeas, dont la coupe, large et précise à la fois, avait en soi-même sa raideur et sa tenue, si bien que leur négligé voulu possédait la plus stricte élégance. Elle ne ressemblait pas non plus, cette jaquette, à la redingote ample de Chapenel, moulée au torse large de l’artiste, les basques flottantes, enveloppantes, tombantes sans un pli. Tous ces souvenirs, ces impressions, Ces comparaisons, se réduisirent chez Frédéric en cette réflexion, qui indiquait assez l’état de son esprit, et la marche de ses idées depuis quelques semaines.

« J’ai l’air d’un monsieur de Parisy ! »

Il n’hésita pas. Quoique la soirée fût avancée, il prit un fiacre et se rendit chez un tailleur anglais, où on lui fit longtemps palper des étoffes diverses, sur lesquelles il n’avait aucun sentiment. Il montra du doigt, sur des modèles, la forme qui lui parut la plus britannique, et comme il avait encore cinq jours devant lui, se fit promettre le costume pour