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Page:Yver - La Bergerie.djvu/119

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pour Beaudry-Rogeas, c’était justement la solution impossible.

En rentrant chez lui, ce soir même, il trouva sur sa table une lettre de sa tante. Les préoccupations étaient en lui si épaisses, si lourdes, qu’il l’ouvrit sans hâte. La Bergerie s’éteignait, se perdait de plus en plus dans la nuit de ses souvenirs. La vie, pour lui, c’était Paris, Paris qu’il venait d’entrevoir, mystique, féminin, passionné, souverainement enveloppant et dominateur dans l’aventure de ce soir,

« Comme tes lettres se font rares, mon bon chéri, disait Mlle d’Aubépine, tu as donc beaucoup à faire ? À peine si nous connaissons tes occupations, elles sont sans doute bien fatigantes et je m’en alarme. Nous avons eu un hiver très doux, le seigle est déjà sorti ; il est d’une couleur vert de pomme ; c’est un tapis bien somptueux pour nos champs, et dont vous n’avez pas le pareil dans vos hôtels parisiens. On a pu mettre dehors les vaches laitières ; j’entends, en t’écrivant, les sonnettes de leur cou qui tintent dans la campagne… Mais la grosse nouvelle que je te confie est celle-ci : Laure a été demandée par un riche châtelain des environs. Elle l’ignore encore ; je me renseigne sur son futur, dont j’entends le plus grand bien, et tout me fait croire que ce mariage se fera. Il est, par sa mère, allié aux d’Aigremont ; c’est lui qui pos-