Page:Yver - La Bergerie.djvu/140

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X

Huit jours après, incognito, Frédéric descendit la pente douce de l’allée de hêtres qui menait à la Bergerie. C’était un matin de mars, mitigé de pluie et de soleil. Les hêtres en bourgeons égouttaient leurs branches mouillées et scintillantes. Des coins de bleu couraient au ciel ; le toit lavé de la maison rutilait devant lui. On devinait au loin les champs limoneux et gras. Un chien secouait sa chaîne à la niche, près de la porte d’entrée ; un cheval hennit dans la direction des fermes ; et le silence régnait, si grand, si bienfaisant, que Frédéric se sentit entrer de toute son âme dans l’immense sanctuaire du repos.

Il venait en surprise ; nul ne l’attendait. Les domestiques ne reconnurent pas, dans l’élégant Parisien, le pioupiou de l’année passée, et l’introduisirent au salon. Il revit le bronze doré de la pendule, le velours rouge