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Page:Yver - La Bergerie.djvu/141

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des fauteuils, la bonbonnière, les rideaux de guipure blanche se faisant l’un à l’autre la révérence, les grands albums d’images, cartonnés rouge, portant en dessin d’or sur la couverture. Le Bon Fridolin et le Mauvais Thierry. Il revit le portrait d’enfant où il ne savait s’il devait retrouver sa propre adolescence ou celle de son père. La personnalité superstitieuse qu’if créait à la Bergerie surgit devant lui et l’envoûta. Il soupirait :

« Oh ! le bonheur de vivre ici !

— Frédéric ! mon Frédéric ! criait à ce moment Mlle d’Aubépine qui entrait, je me doutais bien que c’était toi. »

Après l’effusion, Frédéric la regarda bien en face. Elle semblait avoir rajeuni au contact de ces fiançailles dont elle était ici le témoin et la gardienne. Son visage replet n’avait pas encore d’autre ride que celle du sourire, Des barbes de dentelle neuves battaient à son cou, et l’on devinait sur elle, à la raideur de l’étoffe, une robe nouvelle faite à Saint-Lô pour recevoir quotidiennement le fiancé, Elle était si épanouie que Frédéric demanda :

« Vous êtes heureuse de ce mariage pour la petite Laure ?

— Si j’en suis heureuse ! C’est le gendre de mes rêves, je pourrais le dire, que j’ai trouvé en M. de Marcy ; tu vas le voir d’ailleurs, et le