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Page:Yver - La Bergerie.djvu/159

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et les poulains, parce que la dent de ces animaux doit mordre alternativement la plante dont on veut respecter la racine. Le détail est plaisant, n’est-ce pas, mais il est vieux et vénérable comme la race pastorale à laquelle nous appartenons. »

Frédéric était saisi de respect devant cet homme qui pouvait revendiquer, avec les primes origines du genre humain, cette parenté et cette similitude éternelle des mœurs. « Cependant, continua M. de Marcy, si vous le désirez et que cela vous intéresse, nous irons jeter un coup d’œil sur les étables, dont nous sommes très voisins maintenant ; vous flatterez, mon cousin, l’orgueil du propriétaire en vous émerveillant comme il convient. »

Camille ne chantait plus. Elle n’était ni triste ni rêveuse, seulement moins gaie, et Frédéric ne pouvait plus rencontrer en face le regard droit et flambant de ses jeunes yeux de feu. Une gêne s’était insinuée entre eux, l’un comme l’autre savaient très bien qu’ils songeaient tous deux au baiser surpris tout à l’heure.

Derrière deux cèdres d’un vert de velours sombre et exotique, s’entrevit, au fond d’un parc, la façade du château de Marcy, mi en briques et mi en pierres de taille, avec des fenêtres embalconnées de lierre. Avant d’y arriver, on rencontra les dépendances. M. de