Page:Yver - La Bergerie.djvu/165

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entendit les jappements du chien pour cette besogne, et tout le carillon des sonnettes en branle. Frédéric observait, sous son large chapeau, le gentilhomme pasteur, qui lui rappelait l’âge d’or, et il se disait :

« Il est tout de même plus grand que Beaudry-Rogeas. »

On marchait ferme maintenant pour Île retour à la Bergerie que hâtait l’heure du déjeuner. M. de Marcy passa rapidement devant la porte de chez lui où il lui coûtait de ne pouvoir faire entrer ses compagnons. Frédéric l’entendit murmurer à l’oreille de Laure :

« Ma chérie, dans huit jours vous serez là.

— Quel beau temps il fait ! cria très fort Camille, comme une personne qui n’a rien surpris d’un discours clandestin. Puis elle ajouta pour Frédéric : Vous trouvez cela joli, la campagne ?

— C’est la vraie vie, prononça-t-il ; c’est la beauté ; c’est la santé, c’est la fécondité, l’utilité, la gaîté !

— C’est égal, vous, Parisien, cela doit vous assommer dans le fond tout ce que nous vous faisons voir ; avouez que…

— J’avoue que votre beau-frère me paraît le plus heureux des hommes, et qu’à côté d’une pareille existence de travail, d’activité, nos vies de Paris sont bien factices et illu-