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XI

Les jours qui précédèrent le mariage à la Bergerie s’imprégnèrent de mystère, de recueillement, de religion, malgré le semblant d’agitation qui régnait, le va-et-vient extérieur, l’affluence des colis, des cartons ficelés de rose, apportant de Saint-Lô, sous des papiers de mousseline, les linons brodés, les linges fins, les dessous mousseux de dentelle de la mariée. Des voitures roulaient perpétuellement dans l’allée de hêtres, amenant les couturières, les modistes, les essayeuses, les tapissiers qui préparaient la réception, les amies qui venaient faire à Laure leurs adieux de jeunes filles. Et plus le remue-ménage s’accusait, plus les fiancés s’enfermaient dans leur chapelle de silence, de solitude. On multipliait leur tête-à-tête dans le grand salon. Frédéric entendit une fois l’air de la valse lente que Laure jouait à son ami. Ces noces de