Page:Yver - La Bergerie.djvu/174

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pas ? Alors, étant riche, je n’aurai besoin ni de dot, ni de Bergerie, ni de terres, et Frédéric aura tout. Voyez-vous, je ne suis pas si sotte que je le parais, hein ! grand frère !

— Pauvre petite ! pauvre petit gamin ! soupirait la bonne tante qui fondait en larmes. Voyez-vous ce brin d’enfant ! Et c’était là le grand mystère ; et elle se tue : elle bourre son pauvre petit cerveau à s’en rendre malade.

— Eh bien, mon cousin, que pensez-vous de cela ? » dit M. de Marcy en venant à Frédéric qu’il regardait bien en face, de ses prunelles brunes, intelligentes et loyales.

Frédéric avait les yeux mouillés. Il balbutia !

« Je suis très… très attendri… Pauvre petite Camille ! »

Mlle d’Aubépine prononça très simplement :

« Sais-tu, mon enfant, si un jour venait où la chérie te plaise et que vous vous épousiez, voilà qui arrangerait les choses mieux que tous les notaires du monde.

— Tiens ! évidemment, » dit M. de Marcy qui n’avait pas d’autre idée.

Mais cette soudaine précision de l’avenir, dans le trouble agréable de sentiment où il vivait à propos de Camille, offusqua Frédéric. L’adolescente laissait en lui une image incertaine, fluctuant entre la femme et la petite fille. Il se sentait vers elle une tendance affectueuse ;