Aller au contenu

Page:Yver - La Bergerie.djvu/187

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

pauvre Raphy ne peut s’occuper de la partie matérielle en quoi que ce soit. Ce n’est pas dans son tempérament. D’ailleurs, en ce moment, il a d’autres choses à faire ; avec son portrait… »

Frédéric interrogea des yeux.

« Le portrait de Lydie ; c’est vrai, vous ne saviez pas. Ah ! mon ami, il faut aller voir ça. Quelle œuvre ! Tenez, je passe un veston, et venez avec moi à l’atelier de Raphaël. »

Chapenel avait, dans l’hôtel, un appartement au second étage. L’ancien marchand de vin faisait grandement les choses. On aurait dit un Médicis logeant quelque maître florentin. Il avait laissé le peintre meubler ses trois pièces, chambre à coucher, cabinet de travail et atelier, selon son goût fantastique, gardant pour lui le seul privilège des notes à solder. L’aubaine avait dû paraître belle à l’artiste manqué, réduit par la faim à se mettre au service d’un autre talent, de se trouver transplanté dans cette ambiance princière, où il commandait — à moins que son âme inquiète et maussade ne se fût moins occupée déjà à jouir du second étage, dont on faisait son domaine, qu’à envier le premier qu’il ne possédait pas.

Frédéric se serait volontiers passé de courir si vite à Chapenel, dont il avait l’épouvante innée et inavouée, et plus encore de paraître