Page:Yver - La Bergerie.djvu/196

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Chapenel, le nom de la Norvégienne ? Et il brûlait de demander des explications.

Il était revenu depuis trois semaines, quand la tante d’Aubépine lui écrivit ses inquiétudes : « Pas un mot de toi, mon chéri. Tu ne m’as seulement pas dit comment M. Beaudry-Rogeas avait pris l’annonce de ton prochain départ. Le colloque que vous aurez eu là me préoccupe singulièrement, car je ne doute pas qu’il n’ait fait, pour retenir près de lui un jeune homme tel que toi, de grands frais d’éloquence et de gestes. Pour moi, je me distrais à préparer déjà ta chambre. Nous avons choisi, Camille et moi, celle où le papier de tapisserie t’amuse par ses sujets. J’y fais monter la bibliothèque de ton pauvre père, et Camille brode, pour la fenêtre, des rideaux « à la frivolité ». Quand je pense, mon enfant, que cette chère petite pourrait être un jour ta femme, j’ai le cœur tout saisi d’émotion en la contemplant. Elle se fait bien sérieuse et posée. Le mariage de sa sœur l’a beaucoup changée ; elle s’est, dirait-on, môûrie à ce premier chagrin de la séparation. Les jeunes époux sont en Italie et nous envoient souvent de leurs nouvelles, aussi faut-il voir comme chaque matin la pauvre Camille épie la venue du facteur ! Ils nous reviendront à la fin de mai, te trouveront-ils ici ?…

Frédéric lut cette lettre les sourcils froncés