Page:Yver - La Bergerie.djvu/197

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

et en pâlissant. Ce retour à Parisy pour sa vie commençait aujourd’hui à lui apparaître comme un devoir sévère, la pénible réalisation d’une promesse dont l’obligation s’aggravait de mille détails de cœur ou de sentiment. Si l’on savait là-bas qu’il n’y avait pas fait, devant son maître, la moindre allusion, qu’il n’y avait même guère pensé, et que, lorsque l’austère résolution se rappelait à lui, il la chassait sans songer ! Dire que déjà l’on préparait sa venue, qu’on meublait sa chambre, que l’on calculait le jour, la date possible de son arrivée ! Et il voyait Camille, un peu mélancolique, comme la dépeignait la lettre, attendant fièvreusement, au bout de l’allée des hêtres, le courrier d’Italie ou quelque autre.

« Elle me brode des rideaux à la frivolité ! » répéta-t-il ému.

Et il fit comme un effort d’âme pour se soustraire aux attirances invisibles du gouffre parisien, à l’engrenage où il avait mis le bout du doigt et qui l’avalait peu à peu, traîtreusement, presque en entier, sans qu’il s’en doutât.

« Ce soir, fit-il résolument, je dirai tout. »

Et comme le concert était remis à la fin de mai, il répondit à la Bergerie qu’on pouvait compter sur lui en juin. Ce long délai mit en paix sa conscience transigeante, et il s’habilla pour la répétition du soir, où il se promet-