Page:Yver - La Bergerie.djvu/207

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dès qu’il mettait le pied là-bas ; il avait des désirs d’enfant devant les fermes, les grands champs, la campagne ; et voilà qu’il s’était laissé entraîner à promettre un retour rapide et définitif vers le domaine ancestral ; et pour arranger les choses et faire tomber comme mécaniquement sur sa tête l’héritage que le sort semblait vouloir lui enlever, n’avait-on pas imaginé, dans la famille, de préparer son mariage avec une petite parente lointaine, agréable, presque charmante en effet, mais encore en robe courte ; une écolière, une enfant.

« Que voulez-vous ! dit-il à Lydie qui l’écoutait dans une attention touchante, une fatalité pèse sur moi. Toute mon ascendance a vécu là-bas et m’y rappelle. Comme ceux de ma famille, je sèmerai du blé et j’élèverai des veaux gras. L’atavisme le veut.

— Oh ! fit-elle, avec un sourire sans gaîté qui fendit ses lèvres longues et minces, l’atavisme c’est une plaisanterie ; il faut secouer cela, monsieur Aubépine ; d’ailleurs, d’après ce que j’ai compris, monsieur votre père n’était pas agriculteur.

— Il était artiste, reprit Frédéric ; mais qu’est-ce que mon père auprès de toute la lignée, de toute la souche des Aubépine qui, ont été des terriens passionnés et qui me possèdent, je le sens.

— Allons donc ! reprit Lydie, tous ces