Aller au contenu

Page:Yver - La Bergerie.djvu/213

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

lire en soi, vivant au jour le jour, les yeux fermés. Il manquait d’énergie aussi bien pour partir que pour écrire définitivement à la Bergerie : « Je reste. » Quand la pensée lui venait en éclair, de la chambre qu’on lui meublait là-bas, des soins de ces deux femmes pour la parer, l’enrichir de mille commodités, de tous les projets qu’elles faisaient sur sa venue, de leur attente, des tendresses de tante d’Aubépine, des inconscientes coquetteries de Camille, de son viril dévouement de petite fille pour lui laisser l’héritage du domaine, il secouait et repoussait ces imaginations fâcheuses. « Plus tard, disait-il, j’irai. »

Le jour du concert arriva. Ce fut une fête splendide. Le piano et tout l’orchestre furent repoussés dans le fumoir. Portes et portières Ôtées, cette pièce avec la salle de billard et le grand salon firent un espace suffisant à l’acoustique et au nombre des invités ; Croix-Martin y vint. Il y eut un grand nombre d’académiciens et de peintres. Lydie portait la tunique de soie noire dans laquelle elle posait devant Chapenel. Elle était la maîtresse de la maison ; les femmes l’entourèrent, la fêtèrent, puis elles s’écartèrent ensuite avec des jeux habiles et furtifs des yeux pour regarder à la dérobée l’excentrique toilette de la jeune femme, son décolleté hardi. Les actrices qui Chantaient à l’orchestre avaient une mise plus