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Page:Yver - La Bergerie.djvu/225

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l’impression que si Chapenel le regardait trop longtemps avec les yeux qu’on lui voyait ce soir, il finirait par n’avoir plus de volonté, par s’en aller dans cette tranquille folie de jeter dans la terre des semences diverses, selon les lunaisons.

Beaudry-Rogeas lui avait dit : « Chez ma mère, nous travaillerons ferme. À cinq heures du matin nous serons debout, et en deux mois de vacances, nous aurons mis sur pied pour le moins cinq ou six chapitres de Naissance d’Europe. » En prévision de cette villégiature laborieuse, il adjoignait à ses études arides de tous les livres écrits sur les Germano-Scandinaves, ayant concouru à la formation de l’Europe carolingienne, des courses multiples chez le chemisier et le tailleur. Il lui venait sur sa mise de grandes exigences ; la malle qu’il emporterait serait celle d’un élégant raffiné. Il s’était d’ailleurs fait, au cabinet de toilette de Beaudry-Rogeas, une initiation et une éducation détaillées, et sa main d’aujourd’hui ne ressemblait pas plus à celle de son arrivée, que la main d’une coquette ne rappelle celle de sa femme de chambre.

La veille du jour où l’on devait partir, il reçut une lettre de Parisy. Il n’en connaissait pas l’écriture masculine, et l’ouvrit avec émotion. Elle était de M. de Marcy qui lui disait :

« Mon cher cousin, votre conduite qui