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Page:Yver - La Bergerie.djvu/226

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m’étonne assez, mais où je n’ai aucun droit à rien reprendre, n’aurait pas motivé ma lettre sans une circonstance qui aggrave tout, que vous ignorez, et que je veux vous dire.

« Lors de mon mariage, quand vous étiez ici, paraissant fort séduit par la campagne, vous vous êtes engagé à venir prendre sous peu la direction des affaires de la Bergerie. Légèrement poussé peut-être par votre tante, vous avez accepté, de bonne grâce, l’idée de mariage ébauchée pour l’avenir, entre Camille et vous — avenir très lointain, et mariage fort imprécis, j’en conviens.

« Que Mlle d’Aubépine, cette aimable et optimiste vieille dame, ait bâti un peu vite son petit roman, je vous l’accorde encore ; qu’elle ait été prématurée dans ses discours, imprudente et même indiscrète, il vous est loisible de le penser. Mais il n’en demeure pas moins que notre petite sœur Camille, trop avertie de ce qu’on manigançait entre elle et vous, mon cousin, s’est, comme on. est convenu de le dire pour ces fillettes, monté l’imagination à votre profit. En d’autres termes, mon cher Frédéric, elle a pour vous un sentiment. Je ne badine ni ne ris en vous l’écrivant. D’une autre, la chose pourrait être Seulement gentille et plaisante ; de cette nature normale, forte et bien équilibrée d’enfant, elle emprunte de la gravité et de la profon-