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Page:Yver - La Bergerie.djvu/262

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Il revint le soir las et triste, oppressé comme si son air respirable lui eût manqué. La seule perspective de revoir la froide Laure, de lui demander la valse lente au piano, lui causait un peu d’agrément. M. de Marcy le vit bâiller.

Laure les attendait sur le seuil.

« Vous avez manqué une visite, mon cousin, lui cria-t-elle de loin. Oh ! une visite que vous n’attendiez guère, je crois. Je vous Île donne en cent ! M. Beaudry-Rogeas est venu ! Oui, lui-même est venu ici pour vous voir, mon cher ami, et il avait amené sa sœur qu’il m’a présentée.

— Beaudry-Rogeas et sa sœur ! répéta Frédéric qui devint blême.

— Vous regrettez joliment, hein ! ajouta la jeune femme en le regardant.

— Mon Dieu ! balbutia-t-il, il valait mieux que je ne sois pas là. Reviendront-ils ?

— Ils sont presque à Paris maintenant, reprit-elle en souriant à demi de plaisir. C’était déjà gentil, je trouve, cette visite-surprise qu’ils venaient vous faire. Ils étaient, paraît-il, au Mont Saint-Michel en excursion, et Mlle Beaudry-Rogeas a eu l’idée, au retour, de s’arrêter ici, à ce qu’ils m’ont conté. Ah ! mon pauvre Frédéric, devez-vous maudire cette promenade d’aujourd’hui ! — et toi, mon chéri, me rapportes-tu mon poney sous la banquette ?