Page:Yver - La Bergerie.djvu/269

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nulle insistance de ma part n’essayera de vous retenir. J’ai entrevu votre vie champêtre dans l’intérieur le plus exquis, votre existence mêlée d’action et de pensée ; je vous comprends, vous admire et vous envie trop pour vous enlever à votre bonheur. »

« Puis-je refuser ? disait Frédéric ; puis-je refuser ? »

Ce « puis-je refuser » il le répétait à tout le monde, à tante d’Aubépine, à Camille, à de Marcy, à Laure qui souriait sournoisement dans un secret triomphe, ayant toujours soupçonné que cet événement, sous une forme ou l’autre, se présenterait un jour. Et il faisait lire cette lettre autour de lui, comme pour demander conseil à tous, quoique prenant les devants et s’empressant de dire : « Vous allez voir que je ne puis refuser. »

Camille lui dit :

« Non, vous ne pouvez pas refuser, mon ami ; autant que possible, il ne faut jamais refuser un service.

— Vous pleurez, Camille ?

— Non, je ne pleure pas, reprenait-elle la voix étranglée.

— Vous pleurez…

— Non… »

Et elle éclata en sanglots.

Il télégraphia le soir à Beaudry-Rogeas :