Page:Yver - La Bergerie.djvu/284

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de quelques travaux littéraires. De Marcy négligea de lui répondre, et ce blâme silencieux, de la part de l’homme dont il prisait le plus l’estime, fut un de ses pires châtiments. Tante d’Aubépine intervint. Une indignation vibrait dans sa lettre, étouffait sa tendresse : « Tu me surprends, tu me déroutes, Frédéric, lui disait-elle ; que se passe-t-il ? Regrettes-tu tes engagements ? Oh ! mon petit, si tu n’étais pas l’enfant que je crois ! S’il se passait dans ta vie de la duplicité, quelque chose d’inavouable !… »

Ses Impressions agricoles parurent à la Revue Noire. Ils les envoya à Parisy comme justification de son retard. Elles lui avaient mérité de Lydie les plus tendres, les plus enivrants éloges, les seuls qu’il désirât. Ce fut une des joies, une des rares joies de sa passion douloureuse, qui lui versait plus d’amertumes et de déceptions que de bonheur, qui l’étouffait comme un fardeau qui vous tue et auquel on s’accroche chaque jour plus désespérément. Ce devoir de cacher leur amour sous le toit où ils vivaient, qui les tenait perpétuellement l’un devant l’autre, pareils à des indifférents, n’était pas le plus cruel. Frédéric dut encore subir l’inquiétude de savoir ce qu’il obtiendrait jamais de cette vie à demi offerte, à demi reprise à chacun de leurs difficiles seul à seul. Il dut subir le supplice de voir, en dehors de lui, quel mutuel ascendant la