Aller au contenu

Page:Yver - La Bergerie.djvu/29

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

II

— Mon bon chéri, lui disait-elle une heure plus tard, après avoir obtenu du capitaine la permission de la journée pour son neveu, mon bon chéri, comme tu as bien fait de m’écrire ! Je pensais à toi souvent, j’aurais voulu te connaître ; mais où te chercher ! Et surtout, surtout, dans quelles dispositions te trouver ! Tu es un bon petit homme, tu as fait le premier pas vers la vieille tante, le pas qu’elle aurait toujours hésité à faire, ne sachant ce que tu en aurais pensé. Alors, tu étais triste, mon grand garçon ? tu t’ennuyais tout seul et tu ne le disais pas ! As-tu faim, mon poulet ?

— Oui, j’ai faim, balbutiait-il en pouffant de rire, comme un gamin plein d’appétit, à la pensée des bonnes choses qu’on lui ferait servir. Il lui venait une gourmandise de petit garçon, des idées, une âme de petit garçon. Il parlait peu ; la vieille dame, beaucoup ; il