Page:Yver - La Bergerie.djvu/37

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III

La Bergerie était un château qui s’étendait bien sur quarante mètres de long, mais qui n’en avait guère plus que dix de haut, ce qui le faisait ressembler de loin, en effet, avec les barrières blanches semées çà et là dans les prairies dont il était enclos, à ces jouets venus d’Allemagne, dans des boîtes fleurant le sapin, composés de quelques moutons plats et d’une maison basse d’étage, faite pour abriter sous son toit rouge le berger en bois, à la taille cintrée. Et pour plus de ressemblance encore, la Bergerie coiffait sa façade de stuc blanc, aux poutres de chêne formant losanges dans les trumeaux, d’un toit de tuiles rutilantes. Seulement, les arbres qui l’entouraient n’avaient point, dans leurs branches, ce plumet de feuillage chevelu et bouclé, dont le vert ravit l’enfance ; ils ne posaient pas sur un petit disque de bois jaune, mais ils mordaient la terre de