Page:Yver - La Bergerie.djvu/40

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béat, écoutant, sans trop penser, la voix de tante d’Aubépine, en bas.

« Mon gamin, disait-elle, oubliant-les sonorités excessives de la construction, cette acoustique particulière qui répercutait, à travers trois ou quatre chambres, une phrase dite dans la salle à manger, je te prie de te bien tenir avec M. Frédéric. D’abord, je te défends d’aller dans son cabinet de toilette sous le fallacieux prétexte de connaître sa marque d’eau dentifrice, ainsi que tu l’as fait aux grandes manœuvres dernières pour le général. Quand tu mangeras de la tarte, si tu en as trop, tu ne lui offriras pas le reste de ton morceau, comme au frère de M. le curé, l’autre jour…

— Oh ! marraine, il en était rouge de plaisir, et il avait l’air si gourmand en l’acceptant, que M. le curé, qui est toujours à épier les péchés des autres habitude de confesser — lui a lancé un regard ! oh ! mais !…

— C’était fort mal élevé, mon enfant, comme aussi de lui faire remettre ton soulier à la sortie de la messe ; ce sont des choses qui concernent les femmes de chambre. Frédéric serait peu flatté…

— Avec cela ! J’ai lu un roman où l’on disait d’un jeune homme : « Il était ivre de bonheur le matin qu’elle lui permit, dans le bois, de lacer sa bottine. » Les hommes aiment beau-