Page:Yver - La Bergerie.djvu/41

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coup maintenant lacer les bottines des femmes, marraine, je VOUS assure.

— Des jolies femmes, peut-être, mademoiselle, mais comme vous êtes une petite fille très laide, ignorante et campagnarde, vous lacerez vous-même votre chaussure, fût-ce à la sortie de la messe. Enfin, vous ne prierez pas Frédéric d’aller vous promener le soir dans le parc, avant le coucher.

— Cela, je me demande pourquoi, par exemple !

— Parce que… parce que… Souviens-toi, à la dernière Confirmation, après le dîner, tu as eu l’audace d’inviter Monseigneur à t’y accompagner, et tu as eu l’affront aussitôt de te voir poliment remerciée.

— Parce que Monseigneur est cousu de rhumatismes et qu’il ne peut sortir à l’humidité ; mais Frédéric n’a pas de rhumatismes, je suppose. Alors, quoi ! J’aime tant le parc le soir, et j’y ai peur toute seule… Bonne marraine, vous me permettrez bien.

— On pourrait vous voir, croire que… que vous êtes des braconniers, tirer sur vous peut-être, que sais-je ! »

Frédéric, tout à fait réveillé maintenant, sauta du lit etse hâta, peut-être plus qu’il n’y comptait tout à l’heure, pour sa toilette. Quand il descendit, il trouva sa tante seule au petit salon. Dans la pièce voisine était le piano.