Page:Yver - La Bergerie.djvu/84

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cette idée ; il veut imaginer pour ce livre une illustration fantastique. Vous ferez au déjeuner la connaissance de cet homme étrange, étrange ! C’est le meilleur des amis, et d’un goût sûr. — Je vous en ai parlé comme d’un chef d’école, c’est presque un chef de secte. Figurez-vous que cet animal-là a l’exécration de la femme, un curé civil, quoi ! Avez-vous jamais rencontré cela, jeune homme ? »

Et Beaudry-Rogeas, doucement secoué de rire, se frappait la jambe de sa main blanche et large qui portait des bagues.

« Il a goûté du mariage, cependant ; il y eut, paraît-il, une Mme Chapenel. Ce devait être quelque venimeuse créature qui empoisonna pour jamais ses jours ; ils ont divorcé. Le divorce a cela de mauvais qu’il remet journellement en circulation de vilaines et vicieuses femmes ; à l’heure qu’il est, l’ex-madame Chapenel empoisonne sans doute d’autres jours que ceux de mon pauvre ami. Ça devrait être défendu. Moi j’exigerais des certificats du mari numéro un pour des noces nouvelles. Je vous garantis qu’il aurait fallu, chez un prétendant, quelque intrépidité pour passer outre au certificat qu’eût donné Chapenel dans la circonstance. Gardez-vous de vous laisser prendre à ses théories, monsieur Aubépine ; elles sont subversives et antisociales. Fumez donc encore celui-ci. »