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Page:Yver - La Bergerie.djvu/88

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L’accueil était froid et impoli, mais le plus extraordinaire futque le jeune homme ombrageux, susceptible, orgueilleux comme il était, s’en contenta. Il ne l’avait pas observé encore ni pressenti, mais Chapenel, dès la première fois, avait une façon de regarder qui vous assujetissait à lui ; il y avait là une sorte d’hypnotisme ; il vous suggérait de l’approbation illimitée à tous ses faits et gestes. N’étant rien au monde, artiste impuissant, peintre paresseux, idéologue hétéroclite et sans méthode, rien que le secrétaire de M. Beaudry-Rogeas, il possédait des forces morales singulières. On ne lui échappait plus, une fois qu’il avait posé sur vous cette sorte de regard dont Frédéric tout à l’heure avait été privilégié.

Au cours du déjeuner, le jeune nouveau venu fut mis au courant de la plupart des idées chères à M. Chapenel. Elles étaient diverses et inattendues. En art, elles se ramenaient à ces trois expressions : Rien n’est beau comme les cathédrales gothiques ; il faudra jeter bas la basilique de Montmartre ; l’art gothique étant aboli, on doit faire naître et admirer l’art nouveau.

Il est loisible à tout le monde d’énoncer en causant de tels aphorismes ; mais Chapenel en avait fait le catéchisme farouche et intransigeant de ses sentiments artistiques. [Il aimait ks cathédrales avec frénésie, ce qui serait