Page:Yver - La Bergerie.djvu/90

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

mes, aux maigreurs arrondies, terminés par des étoffes pendantes qui leur collaient aux jambes, pour ne finir plus ensuite de leurs plis tombant dans le vague, pareils aux figures occultes de fumée que les spjrites voient dans leurs transes. Des cygnes et des paons meublaient ses paysages de cauchemar, dont il ne bannissait pas non plus la seiche et la pieuvre. Il avait aussi brodé sur le thème du crabe, comme une fugue d’ornement, des variations éblouissantes où la bête dénaturée, déformée, s’allongeait, s’étirait comme une étoile torse, dont le centre aurait été forgé en conque et les rayons galbés. Depuis, ce pontife du nouvel Art se sentait l’inventeur du crabe, où il voyait l’une des plus belles formes de la nature. Enfin cet admirateur de l’ogive pensait en avoir trouvé le succédané dans une ligne différente, mais qui en était presque issue, la ligne fille de l’ogive, née de la vie glacée des cathédrales, déposée mystérieusement en germe dans le cerveau de Chapenel, clef sacrée des architectures à venir, c’était… c’était. Et toujours à ce moment une pudeur de naïveté ou de cabotinage retenait le secret sur ses lèvres de créateur. L’idée chère, le mot fécond, l’embryon des merveilles futures, il ne le livrerait que dans le triomphe d’une apothéose, il le coucherait dans le berceau glorieux d’un aréopage, d’une académie. Il