Page:Yver - Le Fils d Ugolin.djvu/28

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

amour et les scènes se passent sans bruit de paroles. Avant même que le mot du plus noble verbe humain eût été prononcé entre eux, il y avait longtemps que leurs âmes s’étreignaient en secret. La veille du jour où — le portrait ayant subi les retouches convenues — Hyacinthe Arbrissel devait retourner à Quimper, Annie avertit ses parents que son peintre l’allait demander en mariage. « Il ne vous demanderait pas, ma petite fille, dit en souriant le gentilhomme breton qui était pascalien, si vous ne vous étiez pas déjà secrètement accordée. »

Et dès ce soir-là, par les terres détrempées qui avoisinaient le château sur un kilomètre, en ce hâtif crépuscule du temps de Noël, les deux fiancés firent la première promenade d’un amour qui allait devenir la fort belle histoire de toute une vie.