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Page:Yver - Le Metier du roi.djvu/132

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veau règne n’ont pas été en partie inspirées par le chimérique vieillard ?

— Vous croyez ? dit ardemment Clara dont les yeux se baignaient de larmes.

L’hommage au vieux Kosor, d’être rendu dans un tel lieu, dans le sanctuaire même de la royauté, prenait à ses yeux une singularité magnifique dont elle était bouleversée. Elle ajouta :

— Ah ! monsieur, si vous l’aviez connu ! Quelle noblesse, quelle âme !…

— C’est ainsi que je l’imagine, fit le jeune inconnu dominant l’humanité, jamais satisfait, insatiable, et là où le vulgaire hasarderait timidement une loi nouvelle, appelant avec des rugissements de lion la dislocation sociale. Il faut aux sociétés de ces êtres sublimes et fous ; ils en sont les ferments nécessaires. Sans eux, elles ressembleraient à des pains sans levain, nulle énergie n’agiterait leur masse. Tout perfectionnement est laborieux, les gouvernements le savent. Pour obtenir d’eux une simple mesure législative il faut la clameur des grands révolutionnaires demandant le bouleversement de tout.

— Vous n’êtes pas royaliste non plus ? interrogea Clara.

Le jeune homme sourit, ce sourire, détendant son visage pensif, dévoila sa jeunesse

— Mais si, dit-il, riant tout à fait, je suis très royaliste.

À cette minute, la reine lui fit de la main un