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Page:Yver - Le Metier du roi.djvu/137

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— À qui le dites-vous, mademoiselle ! reprit-il, amusé.

Clara, intriguée par ce mot, considéra un instant son interlocuteur de toute la soirée, et comme il souriait elle s’enhardit :

— Vous avez été pour moi, monsieur, le plus obligeant des guides dans ce monde officiel où je me serais perdue. Vous m’en avez nommé tous les personnages, tous — sauf vous-même, suis-je indiscrète en vous demandant d’aller jusqu’au bout ?

— Auparavant, et avec une liberté réciproque, mademoiselle Hersberg, permettez-moi de vous interroger : qui pensiez-vous donc que je fusse ?

— Un artiste, dit Clara.

— Tant mieux, dit gaiement le jeune homme ; les princes du sang adorent qu’on les prenne pour des artistes. Hélas ! je ne suis qu’un modeste amateur de sculpture, Géo de Hansen.

— Le prince de Hansen, répéta Clara, le cousin germain de Sa Majesté… ?

Ses beaux yeux charmeurs riaient, et elle jouait un embarras qu’elle n’aurait su éprouver. Elle reprit :

— J’ai commis d’épouvantables bévues, monseigneur.

Lui, très diverti, la rassura :

— Au contraire, c’était beaucoup plus gentil de la sorte, vous m’avez parlé tout à fait libre-