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Page:Yver - Le Metier du roi.djvu/227

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l’héritière de sa pensée, de son âme généreuse et révoltée ! Et il lui venait une honte de n’avoir pas toujours montré, devant le roi, la fierté farouche des libertaires.

« Que me veut Wolfran ? se demandait-elle aussi en songeant à ce singulier rendez-vous du soir. »

Elle y alla d’un pas ferme, résolue à laisser éclater son indignation. Tant mieux si l’explication devait être orageuse. Au cas où le roi essayerait de se disculper, elle plaiderait la cause populaire. L’Union qu’elle symbolisait tiendrait tête au pouvoir. Elle dirait : « Ils étaient venus paisibles et confiants, ils s’adressaient à vous comme à leur père, ils espéraient tout de votre bonté. Et vous les avez fait chasser à coups de fusil ou à la pointe des baïonnettes ! »

Comme elle traversait le vestibule de Wanda, elle rencontra madame de Bénouville, qui lui demanda ce qu’elle faisait chez Son Altesse, Obéissant à un scrupule irréfléchi, Clara répondit pour se conformer à l’ordre donné au téléphone :

— Son Altesse m’a engagée à voir son buste éclairé aux lumières.

— Je vous accompagne, chère mademoiselle Hersberg.

Clara expliqua :

— Madame, vous savez si je vous aime bien ! Mais, un soir comme celui-ci, c’est un peu de