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Page:Yver - Le Metier du roi.djvu/25

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mais elle disait en même temps combien encore restait à faire. Un bienfaisant hasard l’avait conduite en ce premier pas ; des années de travail s’imposaient encore pour achever la conquête.

Elle ajoutait en souriant :

— Ce que j’ai trouvé c’est beaucoup et c’est très peu.

L’auditeur à la barbe rousse, impérieusement, réfuta le mot d’un hochement de tête, et, comme d’instinct, par un geste nerveux, ses mains se rencontrèrent, il applaudit ; aussitôt, le geste se propageant d’un bout à l’autre de l’amphithéâtre en un formidable crépitement, les applaudissements éclatèrent. Tout le monde était debout, contemplant la grande Hersberg qui, déconcertée à cette apothéose théâtrale, ne souriait plus, demeurait là, face à l’ovation, un peu farouche, plus étonnée que ravie, et souhaitant la fin de ce tapage.

Après, ce fut la débandade des élèves et des curieux par les degrés obliques et étroits qui dévalaient au travers des gradins. On entendait un brouhaha de foule. Avant de franchir les portes de sortie, des jeunes gens se retournaient pour revoir une dernière fois celle qu’ils nommaient avec un léger trouble « Hersberg ». Elle rassemblait en hâte les notes de son cours, et donnait quelques ordres à ses préparateurs, quand l’inconnu à barbe rousse, relevant le col de son pardessus, s’approcha, sur la prière de sa fille, de