Page:Yver - Le Metier du roi.djvu/276

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— Eh ! bien, eh ! bien, qu’y a-t-il ?

Une lueur d’espoir brillait dans ses yeux assombris par la crainte. Clara expliqua tout d’un mot :

Elle a voulu vous revoir.

L’amour qui gonflait le cœur de ce jeune homme était plus émouvant que rien au monde. Il dit à Clara :

— Ah ! mademoiselle Hersberg, faut-il avoir connu une telle jeune fille pour la perdre !

Elle répondit, bouleversée :

— Je vous plains, monseigneur, oh ! je vous plains…

Il s’affaissa sur un escabeau proche et se cacha le visage un moment ; un souffle profond le secouait. Clara en eut vraiment une grande pitié, mais elle était sans habileté pour panser de certaines blessures, qu’une femme plus simple eût calmées par quelque baume.

— Soyez fort, dit-elle, avec toute la sympathie qu’il y avait en son cœur pour le jeune prince. La vie vous offre encore de beaux horizons ; vous avez une œuvre à accomplir, monseigneur.

— Je n’ai plus de force, répondit-il en soupirant, je n’ai plus de vie. C’est Wanda qui était ma force et ma vie.

Elle le considéra, prostré ainsi, sans nerfs, sans vigueur, abattu, vaincu par cet orage amoureux de sa vingt-cinquième année. Et dans un de ces éclairs de lucidité dont on est par-