Aller au contenu

Page:Yver - Le Metier du roi.djvu/282

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Soudain, sans qu’ils comprissent rien, ils virent le roi, là, devant eux, et Clara plus blanche que la toile de son sarrau.

Wolfran arrivait un peu essoufflé de la course rapide à travers le palais ; l’heure des audiences allait sonner et il portait le dolman des hussards qu’il revêtait pour certaines réceptions solennelles. Il n’était ni courroucé, ni affaibli par l’attendrissement. Quand le coup de téléphone de Clara l’avait fait tressaillir à son bureau, il n’en avait reçu que la surprise physique, car il avait bien présumé qu’elle l’appellerait si les adieux des deux jeunes gens prolongeaient trop leur martyre. Et il venait, sans étonnement, sans colère, avec une autorité un peu froide et comme automatique.

Cependant, à sa vue, Wanda farouchement s’était jetée sur son prince, elle le tenait aux épaules et dit dans ses pleurs :

— Nous nous sommes promis l’un à l’autre. On ne peut nous séparer. C’est trop cruel…

Un peu à l’écart, Clara se tenait debout, impassible, sans un mouvement, sans un soupir

Lentement Wolfran promena son regard de l’un à l’autre de ces pauvres enfants, et finalement ses yeux s’attachèrent au duc de Hansen, silencieux et frémissant.

— Géo, lui dit-il d’une voix affectueuse, je vous estime et je vous aime bien ; je vois en vous un jeune artiste supérieurement intelligent et je vous