Aller au contenu

Page:Yver - Le Metier du roi.djvu/309

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

tation et d’étude. Il cherchait à réorganiser une association collectiviste, et il préparait aussi l’acte nécessaire.

— Quel acte ? interrogea Clara.

Il ne répondit pas, un sourire découvrit ses dents blanches et cruelles. Et aussitôt :

— Parlons de toi. N’as-tu pas trop souffert, là-bas ? Ah ! que j’ai plaint ton sort ? Pourtant, je me suis applaudi de t’avoir mise en sûreté pour ces heures de troubles que je ne prévoyais pas cependant si malheureuses. Combien j’aurais été torturé de te savoir traqué ainsi que nos frères et moi ; mais, dis-moi, n’as-tu point subi de misères, point d’humiliations, de vexations ?

Clara répondit froidement :

— On a été parfait pour moi.

Il poursuivit :

— Tant mieux, car il faut que tu demeures encore dans le repaire où tu as consenti à vivre ; il le faut, ma Clara, et aussi que tu te donnes tout entière à la science.

Il n’était pas, comme elle l’avait présumé, ardent, impérieux et passionné. Il ne la revendiquait plus. Il était redevenu fraternel et doux ; il semblait enveloppé de sérénité. Ce langage si mesuré la rapprochait de lui. Elle le préférait. dans cette maîtrise de soi qui lui donnait comme une grandeur sacrée. Il continua :

— Aide-moi de tes vœux, de ton sourire, de ta tendresse. Mon œuvre recommence ; j’ai des