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Page:Yver - Le Metier du roi.djvu/334

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Cependant son rôle, obscur jusqu’à présent, recevait de cette élection une consécration officielle. Certes sa puissance occulte de conseiller n’éclatait pas, mais on concevait un peu de sa valeur.

Peu à peu, la date du mariage se précisa ; il fut fixé à l’automne. De tous côtés, on se mit. aux apprêts. Les jeunes filles des provinces du Sud brodèrent des draps de soie, les manufactures confectionnèrent des tapisseries pour la chambre nuptiale, les dames d’Oldsburg firent des coussins ornés de perles et de pierres précieuses, les femmes du bord de la mer filèrent de leurs doigts épais mille mètres d’une dentelle aussi fine que la toile d’araignée ; on ouvra des bijoux de nacre et d’or, on sculpta des œuvres d’art, on tissa des étoffes couleur du temps, on forgea de lourdes pièces d’argenterie. On rassembla les émaux de l’Inde, les bois du Liban, les fourrures de l’Asie, les tapis de la Perse, les marbres de l’Italie, les parfums de l’Espagne, les soies et les velours de l’Angleterre, les vieux meubles de l’Allemagne, les tableaux de la France. Plus de cent femmes travaillèrent à la robe de noces. Chaque ville envoya une plaque d’or portant ses armes, et le plus célèbre musicien de Lithuanie composa une messe. Dans toute l’Europe on publiait les portraits de la jeune princesse du Nord, on la représentait en patineuse, en paysanne lithuanienne coiffée de tresses, en