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Page:Yver - Le Metier du roi.djvu/351

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s’entre-croisaient de toutes parts ; on était à la recherche de monseigneur d’Oldany, qui au-dessus des grands officiers, des chefs des deux maisons civile et militaire, des tout-puissants majordomes, et même de ce vieil expert en protocole qu’était le duc de Zoffern, demeurait l’ordonnateur suprême de la représentation royale. Wolfran recevait les membres du corps diplomatique. Une armée de tapissiers clouaient des drapeaux et des draperies dans l’immense salle des Rois où les souverains recevraient la délégation de l’Ordre du Cygne blanc. À chaque porte était posé en sentinelle un garde blanc. Dans un escalier de pierre en colimaçon qui grimpait aux combles, deux petits pages de la reine, habillés de bleu, jouaient aux billes.

Au milieu de ce tumulte, Clara s’en allait à son appartement, recueillie et méditative. Elle pensait à cet étrange mariage où deux êtres s’enlaçaient moralement, dans un désir humanitaire aussi puissant que la plus vive volupté. Elle pensait à d’autres noces qui eussent pu être célébrées, à ce pauvre et charmant prince exilé, à Wolfran, dont le cœur paternel saignait en secret, à cette maternité qu’on exigeait de la débile Wanda pour assurer à l’Irlandais la gérance du royaume, et au formidable devoir qui pesait sans les écraser sur ces êtres royaux si fermement dressés sous la charge.

Une lettre l’attendait sur son bureau, une enve-