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Page:Yver - Le Metier du roi.djvu/50

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naissait maintenant la tristesse des vieillards qui s’éteignent sans descendance, désirait qu’une race naquit de ces beaux enfants élevés dans la lumière, Il les mariait en rêve. Il mourrait dans leurs bras, emportant dans le tombeau la noble image de leur jeunesse, de leur force et de leur amour.

Ce ne devait pas être la fin de ce patriarche de la révolte. Clara n’avait pas dix-huit ans. C’était une magnifique adolescente à la cérébralité virile que toutes les sciences passionnaient également. Elle préparait l’Académie d’Oldsburg et avait choisi l’agrégation de chimie par admiration pour les deux hommes qui orientaient sa vie. Son charme, sa douceur faisaient l’orgueil du vieux Kosor, et Ismaël, de toute la fougue de sa jeunesse, l’aimait.

Ce fut à ce moment qu’un parti libéral se créa en Lithuanie, en dehors de toute attache avec les révolutionnaires. Le roi Wenceslas, inflexible devant les nécessités de l’époque, réfractaire à toute concession, mécontentait jusqu’à la bourgeoisie. Le vieux Kosor crut le moment favorable à l’éclosion du grand complot dont il avait caressé l’idée toute sa vie. Il tenta de s’assurer les forces militaires ; il se multiplia, fonda des sections dans toutes les places armées du royaume, se fournit de fusils et organisa une petite cohorte d’un millier de tisseurs, de sans-travail et de repris de justice. On devait s’emparer de la personne du roi le jour où il se rendrait au Château-