Page:Yver - Le Metier du roi.djvu/93

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Autrichienne. Elle grillait de demeurer, mais il était évident que son service l’appelait. Elle dit gentiment, en reprenant sa course :

— On se reverra au déjeuner.

— Nous voici arrivés, prononça le comte, en frappant à une porte qu’ouvrit aussitôt une jeune servante. Votre appartement sera petit, mademoiselle, mais il communiquera directement avec le laboratoire sis dans la tourelle, et c’est pourquoi nous en avons déplacé madame Czerbich pour vous l’offrir. Cette fille vous servira en compagnie d’une autre camériste et d’un valet de chambre. Voici votre cabinet, et voici le téléphone ; si vous avez la moindre réclamation à présenter, appelez-moi ou l’un de mes secrétaires, et il y sera fait droit immédiatement. Vous êtes désormais ici chez vous, et Son Altesse désire que vous y soyez le mieux possible. J’ai tenu à vous introduire moi-même en gage de l’estime où Leurs Majestés vous tiennent. Bonjour, mademoiselle. Enfin, elle se retrouvait seule, et il lui sembla être en prison. D’instinct elle marcha vers la fenêtre qui s’ouvrait entre une table de travail et un canapé gothique tout de bois sculpté, dont le siège était un coffre. La fenêtre — l’une de ces lucarnes gothiques dont le toit était hérissé — donnait vue sur la cour d’honneur et on dominait de là toute la place d’Armes, ainsi que la pente de la fuyante allée de la Reine, qui continuait le pont. Cette longue perspective plut à Clara ; elle