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IX

Un de ces matins-là, avant qu’elle n’eût recommencé ses cours au lycée, elle vit entrer dans son petit salon, doré d’une arrivée de soleil automnal, Jeanne Bœrk et Jean Cécile. Ils entraient, par un jeu de la lumière dû aux rideaux à demi baissés, dans un rai de poudre d’or. Il y eut à leur vue, dans ses yeux, une telle surprise, que Jeanne Bœrk éclata de rire.

— Hein ! ma chère, je vous amène là une visite que vous n’attendiez guère. Avouez que vous êtes bien étonnée ?

— Je l’avoue, dit Marceline, la main tendue vers Jean, mais c’est un étonnement fort agréable.

Elles l’entouraient toutes deux de mots aimables, de rires, de petites prévenances. Jeanne Bœrk bruyante, dont s’épanouissait le visage charnu et rose, Marceline plus aristocratique, plus finement charmante. Entre elles deux, il avait pris un siège petit où s’amoindrissait encore son être frêle. Il s’intimida parmi ces mentalités vigoureuses de femmes qui le dominaient. Quel coup de tête l’avait poussé à venir jusqu’ici recher-