Page:Yver - Les Cervelines.djvu/245

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demandiez, et qui de prime abord m’avait paru impossible, étant une chose sans précédent. Je dois vous avouer que les hommes compétents auxquels j’en ai parlé en ont jugé comme moi. Vous ne pouvez pas être chargée de mission d’études dans une contrée qui n’offre pas d’intérêt au département dont vous relevez. L’administration de l’Instruction publique n’aurait rien à y gagner. Cependant, les démarches que j’ai faites m’ont donné lieu d’entendre, à côté de ce qui nous occupe, divers propos vous concernant qui m’ont fort intéressé. J’ai compris que votre réputation était faite ici, que votre talent y est tenu en honneur, et que, du lycée de Briois comme de l’École des Sciences, sont venus de vous des échos très flatteurs. Sans nommer personne, je puis vous le dire, l’estime dans laquelle on vous tient ici — tant pour votre mérite et votre savoir que pour votre personne même — m’a fait penser que Ce que vous désirez serait accordé d’avance. Si donc vous teniez à pousser plus loin votre dessein, vous pourriez venir et, agissant vous-même, intéresser à ce que vous souhaitez des personnalités utiles. Les études que vous projetez sur l’antiquité peuvent prendre, de votre valeur propre, une haute importance, et je ne m’étonnerais pas que certains de ces messieurs le conçoivent. Il existe des bourses de voyage, et s’il n’en était pas, vous êtes de ces personnes pour qui l’on en créerait aisément. Voyez donc ce que vous avez à faire, et comptez sur le succès. »

Marceline lut cette lettre ; elle la relut pour y retrouver la satisfaction d’amour-propre dont ces