Aller au contenu

Page:Yver - Les Cervelines.djvu/287

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

XIX

Le lendemain, en même temps que cette lettre, le facteur remettait à l’appartement de la rue des Bonnetiers une autre lettre venant de Paris. Elle était du docteur Ponard. Cécile, en reconnaissant les deux écritures, rejeta la seconde enveloppe, et ouvrit en tremblant celle de Marceline. En lisant, il rougissait. Était-ce possible qu’elle sût enfin ce qu’on exigeait d’elle ? qu’allait-elle penser de sa mère et de lui ? Puis à relire plusieurs fois ce mot bref et déterminé qui, tout d’abord, avait été pour lui un coup douloureux, il crut y deviner comme une soumission implicite à l’abdication qu’on demandait d’elle, et enfin il fut heureux qu’elle eût parlé la première d’une chose dont il aurait eu honte d’avoir à s’ouvrir avec elle. Il allait lui répondre sur-le-champ ; la lettre de Ponard était là qui le sollicita.

« Mon cher Cécile, lui disait son ancien maître, j’ai eu le chagrin de perdre l’autre semaine mon pauvre camarade Bassaing ; la plus stupide des maladies, la congestion pulmonaire, l’a emporté en quatre jours. Il avait voué sa vie