Page:Yver - Les Cousins riches.djvu/187

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fille y est née, mon pauvre Natier y est mort. Je disais que j’y mourrais aussi, et voilà que maintenant ces messieurs Alibert veulent nous faire cadeau d’un beau chalet sur la route de Rodan, à seule fin que nous déménagions pour qu’ils puissent jeter bas ma pauvre maison et agrandir la filature sur ce terrain. Alors, ce soir, je viens aux nouvelles. Si c’est l’idée de monsieur que je m’en aille, je m’en irai. Moi, je ne connais que monsieur et madame. Mais si ce n’est pas son idée, on aura beau me proposer un palais sur la route de Rodan avec balcon, perron, salle à manger : moi, j’aime mieux garder ma maison.

Elle essuya ses yeux ruisselants. Les trois Martin d’Oyse échangèrent un regard troublé.

— Ces Alibert sont tenaces, dit le père.

Élie murmura :

— Ils ont trouvé ce stratagème pour tout concilier : faire bâtir une petite habitation coquette et tenter ainsi ces deux femmes pour les expulser sans brutalité.

— Il me semble, dit Chouchou, que, comme procédé, on ne peut trouver plus élégant.

M. Martin d’Oyse déclara simplement :

— Nathalie est la seule maîtresse en